Une tarte aux pruneaux pour le Jeûne

Publié le 19 Septembre 2006

La saison des pruneaux (terme romand pour désigner les quetsches, on ne parle bien sûr pas de pruneaux secs) est déjà bien avancée.

Sur le prunier du jardin

Il y a une tradition spécifique en Suisse liée aux pruneaux. Le troisième dimanche du mois de septembre est l'occasion de ce que l'on appelle le Jeûne fédéral. Institué en 1832, mais déjà présent dès le XVIIème siècle, c'est à la base un jour de pénitence et de prière.
Comme Genève ne fait jamais rien comme les autres, le Jeûne fédéral n'y a pas lieu, mais c'est le Jeûne genevois qui est férié, le jeudi suivant le premier dimanche de septembre. Le premier Jeûne genevois connu date de 1567 déjà !

Mais quel est le rapport avec les pruneaux ? Dans cette journée de Jeûne, la tradition voulait que le seul repas soit constitué... d'une tarte aux pruneaux ! Aujourd'hui bien évidemment, personne (ou presque) ne jeûne plus ce jour-là. Par contre, qu'est-ce qu'il se mange comme tartes aux pruneaux !

Une tarte, c'est pas bien compliqué à faire et c'est toujours délicieux avec un thé ou un café. Une pâte feuilletée, un peu de semoule ou de noisettes moulues, les fruits, un peu de sucre et hop ! Au four pour une demie-heure environ. Difficile de faire plus simple !


Pour le Jeûne de cette année, voici notre proposition de tarte aux pruneaux, avec pâte sablée aux amandes et petit crumble gourmand.

Pour la pâte sablée version rapide, mettre tous ces ingrédients dans un robot :

- 220 grammes de farine
- 60 grammes de sucre (glace normalement, nous avons mis du sucre brun)
- 120 grammes de beurre
- 50 grammes de poudre d'amandes
- 1 pincée de sel

Faire tourner le robot jusqu'à consistance sableuse et rajouter un oeuf entier. Encore quelques coups de robot jusqu'à ce que la pâte devienne lisse. Si c'est un peu trop sec, vous pouvez rajouter un petit peu d'eau. Emballer la boule de pâte dans un cellophane et la laisser reposer au réfrigérateur pendant quelques temps (de 1 à 3 heures).


Pour l'étaler, vous pouvez commencer au rouleau. Bien souvent, il est difficile de la rouler correctement. Alors pas de panique ! Il suffit de l'étaler directement dans le moule à tarte, avec les doigts ! C'est très régressif comme geste, et ça laisse une jolie épaisseur à cette pâte gourmande.
Piquer la pâte et y installer joliment les moitié de pruneaux.


Il reste à faire le crumble. Mélanger 2 cuillères à soupe de farine, 2 cuillères à soupe de poudre d'amandes, 2 cuillères à soupe de sucre brun et ajouter des petits morceaux de beurre froid (impossible de vous dire les proportions, je le fais au "pif" ! Mais entre 10 et 20 grammes je pense). Sabler le mélange avec une fourchette ou mieux avec vos doigts, et répartir sur les fruits.


Déposer la tarte au milieu du four préchauffé et la laisser cuire une demie-heure environ à 180-200 °C.


Cette pâte sablée, étalée avec les doigts, ressemble à un vrai biscuit ! Elle absorbe le jus des pruneaux et reste moelleuse sous les fruits mais bien croustillante au fond et sur les bords. Attention, c'est une tarte assez riche, elle cale vite le petit creux du goûter. Alors si vous vous resservez, ce ne sera vraiment que par gourmandise !

Bon Appétit !




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Cette recette et ces photos vous plaisent ? Vous voulez les utiliser ou les citer ? Merci de respecter les conditions de mise à disposition.

Rédigé par San des frangines

Publié dans #Recettes suisses et Terroir valaisan

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T
ça me plait bien ça, je mets de côté pour plus tard. merci bonne journée.
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A
Mmmm dommage que je ne decouvre cette recette en... fevrier.. il n'y a plus qu'a attendre le retour des prunes
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Z
Si jamais, seul les Vaudois avaient jour férié jusqu'à cette année où les Neuchâtelois nous ont rejoints. <br /> Par contre, je n'ai pas encore testé la recette mais je me réjouis de le faire dès que j'aurai du temps!
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A
Le spécificité du Jeûne Genevois tient au fait que de nombreux réfugiés protestants français, notamment après le massacre de la Saint-Barthélémy, sont arrivés en tout premier à Genève -alors république indépendante. Devant l'impossibilité de la ville à les nourrir tous longtemps -d'où un jeûne alors imposé par la distribution des vivres entre tout le monde, en dehors des pruneaux qui seuls étaient abondants, d'où les tartes-, certains réfugiés ont continué leur route vers la Suisse (Genève ne faisait pas partie de la Suisse à cette époque), n'y parvenant majoritairement que le lundi suivant. Comme les Suisses ont dû faire comme les Genevois, soit partager leur nourriture, ils ont également mis en place pour toute la population des restriction alimentaires à leur arrivée. D'où le décalage de dates de jeûne entre les Genevois et les Suisses, chacun gardant cette coutume pour rappeler non seulement cet accueil marquant, mais surtout pour que chacun se souvienne que ce qui peut arriver aux autres peut également vous advenir. Autant le faire en dégustant une bonne tarte !
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L
J'ai testé la pâte faite maison et étalée aux bouts des doigts, c'est magique, quel plaisir tactile et gustatif!<br /> J'oserais, vous auriez une bonne recette de tarte aux pommes?
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S
Pour la tarte aux pommes, je la fais très simplement. Des noisettes sur la pâte, quartiers fins de pomme, un peu de zeste de citron et de cannelle, un peu de sucre de canne à la sortie du four et éventuellement un copeau de beurre. Un régal !